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Rencontre avec le Pr Horace Roman, chirurgien gynécologue spécialiste de l'endométriose

Photo profil Horace Roman

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Pourquoi l'endométriose est-elle une maladie si difficile à diagnostiquer ? Des années peuvent passer avant que le diagnostic ne soit posé...

Guillemet ouverte

C’est cette variété de symptômes et localisations
qui fait que la maladie est si difficile à diagnostiquer

Guillemet ouverte
L’endométriose est une maladie qui est très hétérogène en termes de localisation des lésions et en termes de symptômes. La symptomatologie des différentes patientes va donc être très variée en fonction de l’organe qui est atteint. C’est cette variété de symptômes et de localisations qui fait que la maladie est si difficile à diagnostiquer. L’endométriose peut « mimer » d’autres maladies comme une vessie douloureuse, des infections urinaires, ou un côlon irritable… et si les patientes voient au départ un professionnel qui n’est pas forcément gynécologue, ou qui n’est pas particulièrement sensibilisé à l’endométriose, le diagnostic pourra orienter la patiente vers une mauvaise piste. Il y aura alors quelques mois ou quelques années avant de poser le diagnostic d’endométriose.
Guillemet ouverte

C’est cette variété de symptômes et localisations
qui fait que la maladie est si difficile à diagnostiquer

Guillemet ouverte
L’endométriose est une maladie qui est très hétérogène en termes de localisation des lésions et en termes de symptômes. La symptomatologie des différentes patientes va donc être très variée en fonction de l’organe qui est atteint. C’est cette variété de symptômes et de localisations qui fait que la maladie est si difficile à diagnostiquer.
L’endométriose peut « mimer » d’autres maladies comme une vessie douloureuse, des infections urinaires, ou un côlon irritable… et si les patientes voient au départ un professionnel qui n’est pas forcément gynécologue, ou qui n’est pas particulièrement sensibilisé à l’endométriose, le diagnostic pourra orienter la patiente vers une mauvaise piste. Il y aura alors quelques mois ou quelques années avant de poser le diagnostic d’endométriose.

Si le diagnostic est difficile à poser, y a-t-il des signaux qui doivent alerter les jeunes filles ?

Il faut savoir que chez les jeunes filles et les adolescentes, il est très difficile de poser le diagnostic d’endométriose car si on fait une échographie ou une IRM, on ne voit quasiment jamais de lésions. Si une jeune fille ou une femme a des douleurs pendant les règles et qu’elle prend une pilule en continu pour soulager la douleur… l’endométriose est probable si la mise en route de cette pilule en continu ne calme pas les douleurs.
Il faut savoir que chez les jeunes filles et les adolescentes, il est très difficile de poser le diagnostic d’endométriose car si on fait une échographie ou une IRM, on ne voit quasiment jamais de lésions.
Si une jeune fille ou une femme a des douleurs pendant les règles et qu’elle prend une pilule en continu pour soulager la douleur… l’endométriose est probable si la mise en route de cette pilule en continu ne calme pas les douleurs.

L’endométriose semble difficilement traitable. Qu’en est-il ?

On utilise le terme de « traitable » pour des maladies dont on connait la cause précise et pour lesquelles il existe un traitement, un médicament ou une chirurgie spécifique qui va venir enrayer la maladie. L’endométriose ne réunit aucun de ces critères parce qu’on ne connait pas précisément la cause de cette maladie ni exactement pourquoi et d’où des cellules d’endométriose apparaissent. En revanche, on sait que la succession de règles entraîne une prolifération des lésions, et c’est pourquoi nous mettons en place des traitements pour bloquer les règles. La deuxième arme, dont nous disposons, est la chirurgie pour enlever des lésions.
Guillemet ouverte

(…), on sait que la succession de règles entraîne une prolifération des lésions, et c’est pourquoi nous mettons en place des traitements pour bloquer les règles.

Guillemet ouverte
Le jour où nous aurons un traitement spécifique qui permettra de bloquer et de détruire spécifiquement les lésions d’endométriose, alors je pense que cette maladie pourra s’éteindre.

Vous parlez de chirurgie, mais dans quel cas celle-ci est-elle nécessaire ?

Différentes situations vont conduire à une chirurgie. Tout d’abord, lorsque les douleurs liées à l’endométriose ne peuvent plus être maitrisées avec un traitement médical. Ensuite, lorsque la fonction d’un organe est touchée : par exemple si une patiente, qui a une endométriose profonde, rencontre une vraie difficulté à uriner parce que les nerfs de la vessie sont touchés, une chirurgie sera nécessaire. Enfin la chirurgie peut donner, à des femmes qui rencontrent des problèmes de fertilité, une chance supplémentaire d’être enceinte naturellement ou améliorer les résultats d’une FIV.
Différentes situations vont conduire à une chirurgie. Tout d’abord, lorsque les douleurs liées à l’endométriose ne peuvent plus être maitrisées avec un traitement médical. Ensuite, lorsque la fonction d’un organe est touchée : par exemple si une patiente, qui a une endométriose profonde, rencontre une vraie difficulté à uriner parce que les nerfs de la vessie sont touchés, une chirurgie sera nécessaire.
Enfin la chirurgie peut donner, à des femmes qui rencontrent des problèmes de fertilité, une chance supplémentaire d’être enceinte naturellement ou améliorer les résultats d’une FIV.

Aujourd'hui, que peut-on espérer en termes d'avancées scientifiques ?

Guillemet ouverte

(…) pour trouver un traitement, il faudrait d’abord identifier un récepteur spécifique à la surface des cellules d’endométriose.

Guillemet ouverte
Premièrement, il faudrait pouvoir diagnostiquer plus tôt la maladie. La dernière découverte du test salivaire avec les microARN est très encourageante. Des validations à plus grande échelle sont encore nécessaires mais je pense que nous sommes sur la bonne voie. Mais diagnostiquer n’est pas tout, car ensuite il faut traiter de manière correcte et efficace. Ensuite pour trouver un traitement, il faudrait d’abord identifier un récepteur spécifique à la surface des cellules d’endométriose afin de développer un ligand qui permettrait de cibler et détruire ces cellules, sans dommages pour les autres cellules et sans un effet secondaire contraceptif. Enfin, le dernier point concernerait des techniques peropératoires : il serait intéressant de développer une technique de réalité augmentée qui permettrait de superposer l’image IRM de la lésion d’endométriose pendant l’opération. Cela permettrait au chirurgien de repérer exactement les contours de la lésion et donc de voir où elle se termine et où commence le tissu « normal ». Cela serait un pas en avant vers une exérèse complète des lésions, sans séquelles, et une rémission plus durable.
Guillemet ouverte

(…) pour trouver un traitement, il faudrait d’abord identifier un récepteur spécifique à la surface des cellules d’endométriose.

Guillemet ouverte
Premièrement, il faudrait pouvoir diagnostiquer plus tôt la maladie. La dernière découverte du test salivaire avec les microARN est très encourageante. Des validations à plus grande échelle sont encore nécessaires mais je pense que nous sommes sur la bonne voie. Mais diagnostiquer n’est pas tout, car ensuite il faut traiter de manière correcte et efficace. Ensuite pour trouver un traitement, il faudrait d’abord identifier un récepteur spécifique à la surface des cellules d’endométriose afin de développer un ligand qui permettrait de cibler et détruire ces cellules, sans dommages pour les autres cellules et sans un effet secondaire contraceptif.
Enfin, le dernier point concernerait des techniques peropératoires : il serait intéressant de développer une technique de réalité augmentée qui permettrait de superposer l’image IRM de la lésion d’endométriose pendant l’opération. Cela permettrait au chirurgien de repérer exactement les contours de la lésion et donc de voir où elle se termine et où commence le tissu « normal ». Cela serait un pas en avant vers une exérèse complète des lésions, sans séquelles, et une rémission plus durable.

Merci du temps que vous nous avez accordé Professeur.

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